Le séminaire de formation, tenu à Betta, avait pour objectif, de renforcer les connaissances des participants sur la problématique des semences améliorées, hybrides, Organismes génétiquement modifiés (OGM) et sur la réglementation des semences. Il s’agissait aussi de les former à la production de semences maraîchères reproductibles, à partir d’exemples concrets choisis et d’encourager l’émergence de projets concrets sur le thème des semences reproductibles, à travers des fermes semencières. Une semaine durant, les participants ont été formés et sensibilisés sur la problématique des changements climatiques, l’agroécologie et à la problématique de la semence. Des formations pratiques leur ont permis d’acquérir les techniques de production, de conservation et de stockage de semences reproductibles, à savoir : la confection des planches, la préparation du sol, le choix des semences, la mise en pépinières, l’installation et le suivi des porte-graines, les récoltes des semences, les traitements, l’extraction et le stockage. Ces sessions de formation pratiques ont été animées par Mahamadou Souley, directeur technique du Centre de production de semences tropicales en agroécologie (CEPROFET) du Mali qui a une dizaine d’expériences dans le domaine.
Au cours de ce séminaire, des paysans semenciers du Bénin, du Sénégal, du Togo et de la France ont échangé leurs expériences avec les producteurs, issus de douze associations burkinabè. Pour Patrice Gaudin de la France, les semences reproductibles permettent à l’agriculteur d’avoir ses propres semences bien sélectionnées et conservées. Il connaît ainsi, ses semences et sait ce qu’il sème et ce qu’il va récolter, sans crainte des pollutions. Aussi, les valeurs nutritives contenues dans ces semences contribuent à la souveraineté alimentaire. Ce séminaire a été organisé par les organisations françaises Terre &Humanisme et BEDE, car elles interviennent dans les mêmes zones et principalement, en Afrique de l’Ouest. Elles travaillent sur la même thématique et les mêmes acteurs qui ont des rencontres périodiques. Terre & Humanisme travaille dans l’agroécologie, développée par son fondateur Pierre Rabhi, qui est un ensemble de pratiques et de techniques de récupération des terres et de régénération des sols.
Cette pratique a un aspect socioéconomique de revalorisation de la production alimentaire et de revalorisation des savoirs locaux existants sur les territoires. Et BEDE travaille sur un maillon de ce programme et organise des cadres d’échange que Terre & Humanisme appuie. Selon le coordonnateur de l’AIDMR, Ablacé Compaoré, ce séminaire a permis aux participants de se mettre au même niveau d’information et d’échanger leurs expériences pour aller vers la mise en place d’un réseau de veille sur les menaces aux semences paysannes.
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